Grim Fandango Remastered
Présentation
Aujourd’hui on s’attaque à un grand classique : Grim Fandango Remastered ! Le jeu fut édité par Lucas Art en 1998, soit il y a 21 ans (déjà !). Le jeu inaugurera le moteur GrimE de rendu 3D qui servit notamment ensuite pour Escape From Moneky Island. Ce moteur permet d’incarner des personnages dans des univers en 3D avec des décors statiques. La version remasterisée qui nous concerne ici est développée par le studio Double Fine Production (dirigé par un des papas de Grim Fandango, Tim Schafer), en 2015. Cette version possède une interface revue et la possiblité d’avoir les commentaires des développeurs à certains passages du jeu. Grim Fandango est un jeu d’aventure que l’on peut jouer en Point and Clic ou de façon classique.
JEU
On incarne donc Manuel « Manny » Calavera, un agent commercial de la Mort. Son boulot est d’aller récupérer les âmes des personnes décédées pour ensuite leur vendre un ticket vers une sorte de paradis. Selon la vie de la personne et ses bonnes ou mauvaises actions, celle-ci a droit à différents tickets allant d’un billet de train express à une simple canne. Nous voila donc partis dans un monde très riche, avec une musique prenante et bien dosée. Au-delà des déplacements classiques, on peut interagir avec certains élements soit en les prenant (ou tenter de les prendre) soit de s’en servir ou juste les observer. Et on va tenter d’en prendre pas mal des objets ! Il faudra vous habituer au « Je ne prend pas ça » de Manny. Notre veste nous sert aussi d’inventaire et on pourra y stocker pas mal d’objets utiles. Le principe est assez simple : On doit accomplir quelque chose, pour faire cela il nous faut faire quelque chose d’autre et ainsi de suite. On découvre petit à petit les liens entre les différents éléments, parfois pas si évidents de prime abords. Ce schéma se répète ensuite sur l’ensemble des niveaux avec toutes les subtilités qui en découlent.
Par exemple, pour prendre le bateau il faut avoir une carte de syndicat, avoir des outils et empêcher un marin d’embarquer. Pour empêcher le marin d’embarquer il faut feinter sa mort, pour feinter sa mort il faut l’endormir, pour l’endormir il faut verser du jus dans sa bouteille, pour avoir le jus il faut aller dans une cuisine. Une fois le marin endormis il faut le fouiller pour prendre ses plaques d’identité, qu’il faut déposer sur un corps à la morgue. Mais pour que légiste trouve les plaques il lui faut un détecteur de métaux, pour avoir le détecteur il faut emprunter celui de la policière, pour l’emprunter il faut se faire fouiller, pour se faire fouiller il faut sonner au détecteur et pour sonner au détecteur il faut boire une boisson riche en fer. Voila, et cet extrait (désolé pour le spoil) n’est qu’une petit fraction du jeu. Mais l’ensemble suit ce principe de trouver ou faire quelque chose qui débloque autre chose pour au final faire ce que l’on devait faire et passer à la suite. Et le tout pousse à la réflexion en permanence sous peine de ne plus avancer.
Scénario
Toute les actions citées dans le paragraphe précédent s’inscrivent dans une intrigue très riche. Le monde de Grim Fandango est impitoyable et le scénario est remplit de rebondissements et d’humour. On explose pas de rire devant mais certains passages font sourire et laissent à l’ensemble une impression pas trop sérieuse qui vient contrasté avec le scénario en lui-même (et certains passages en particulier). Je ne peux malheureusement pas trop en dévoiler sur l’intrigue sous peine de ruiner le jeu. Ce que je peux dire, c’est que nous sommes victimes d’un complot car on nous voile tous les meilleurs clients. On va donc partir à la recherche de l’une d’entre elles, Meche, à travers Le Monde des Morts car elle a droit à un billet de première classe. L’histoire s’étalle sur plusieurs années et se décline sur de nombreux lieux que l’on devra explorer.
En effet, Grim Fandango repose sur l’exploration et l’écoute des différents protagonistes, parfois la solution à notre problème ou un code quelconque est simplement dite par un personnage et il suffit de bien écouter. J’avoue avoir eu recours à des solutions de temps en temps pour ne pas rester bloqué. Certaines énigmes ne sont pas évidentes à résoudre mais une bonne part d’exploration et de réflexion permet souvent de passer.
Sensations
Jouer à Grim Fandango est très plaisant. L’ambiance est très prenante et le monde est cohérent. On s’imprègne bien du personnage et de sa personnalité. Les autres personnages sont tout aussi crédibles, chacun ayant son caractère. Les décors sont très réussis même plus de 20 ans après. Bien entendu, certains bugs visuels sont toujours présents mais ils sont vite compensés par la richesse du scénario et l’ambiance générale. Jouer à Grim Fandango aujourd’hui c’est se replonger dans la fin des années 90 et les débuts de la 3D dans le jeu vidéo, avec notamment DOOM quelques années avant. L’expérience n’est pas du tout désagréable, elle peut être un peu frustrante lorsque l’on est bloqué, mais la curiosité et la résolution de l’histoire sont des motivations fortes pour finir Grim Fandango.
Conclusion
Je n’avais pas joué à la version originale, je me rattrape donc avec la version remasterisée, et je suis loin d’être déçu ! Le jeu m’a tenu en haleine plus de 13h et je pense qu’il peut faire bien plus si on ne s’aide pas des solutions. Mais même en connaissant l’histoire et les solutions (bien que j’en ai surement oublié certaines), je serais prêt à refaire Grim Fandango une nouvelle fois pour profiter de l’ensemble et replonger dans Le Monde des Morts une nouvelle fois, partir à la recherche de Meche avec ma faux et ma cigarette.
Heures de jeu au moment de l’écriture : 13h
On se retrouve aussi ici :