Call of Cthulhu

Présentation
Vous aimez l’occulte et les enquêtes ? Alors préparez-vous, aujourd’hui, on plonge dans la folie avec Call Of Cthulhu ! Le jeu est développé par les français de Cyanide (qui ont aussi fait Styx et Blood Bowl ) et édité par Focus qui était déjà l’éditeur de ces titres mais aussi, plus récemment de A Plague Tale. Le jeu est sorti en octobre 2018 sur Xbox One, PS4 et PC, et a bénéficié d’un portage sur Switch un an plus tard.
A noter, le jeu s’inspire à la foi de l’œuvre de Lovecraft et du jeu de rôle papier du même nom. On reviendra plus tard sur la partie RPG du jeu mais le mélange des deux influences est à garder en tête.
Scénario

On incarne donc Edward Pierce, détective privé, dans une mauvaise passe. On va nous proposer une enquête sur la mort d’une certaine Sarah Hawkins, disparue lors de l’incendie de la demeure familiale sur l’île de Darkwater. Une fois sur place on se rend compte que de mystérieuses forces sont à l’œuvre et que de nombreuses relations de pouvoirs existent entre les habitants.
L’enquête nous mènera dans la plupart des lieux notables de l’île, à savoir l’ancien port de pêche à la baleine, la demeure des Hawkins et l’institut Riverside, un étrange mix entre hôpital et asile psychiatrique. Les explorations seront ponctuées de découvertes plus ou moins mystiques que l’on pourra, ou non, essayer d’approfondir.
Bien évidemment, je ne vais pas détailler les éléments de l’intrigue, puisque c’est l’un des principaux attraits du jeu, mais elle se déroule par chapitres, relativement courts, qui vont avec leur lot de mystère. Le tout se conclura avec un chapitre un peu plus épique et la fin vous laissera avec un choix majeur. C’est d’ailleurs un peu dommage que ce choix ne soit pas entièrement dicté par les comportements que l’on aurait eu lors du jeu. On nous fait sentir que nos actes peuvent avoir des conséquences mais on garde le choix final. Je pense que le jeu aurait gagné en rejouabilité si les choix de la fin étaient plus réduits pour correspondre à ce que l’on a fait jusque-là. L’histoire n’en reste pas moins bien écrite et intéressante à suivre.
Jeu

Au regard des trailers, je pensais tomber sur un jeu d’enquête dynamique, un peu dans le genre de Styx ou des Arkham (sans le monde ouvert). Mais dès le lancement on se rend compte qu’on est plus proche d’un jeu narratif que d’un jeu de réflexes. Les interactions sont limitées à : se déplacer, interagir avec un objet, parler à un personnage.
Le jeu est inspiré du jeu de rôle papier et cela se ressent à la fois dans l’écriture mais aussi dans le système de jeu. On a un panel de compétences comme la médecine légale, l’observation ou la force, et on va pouvoir améliorer chacune au fur et à mesure du jeu. Soit en trouvant des livres (notamment pour la médecine), soit en affectant des points de compétences, débloqués après un certain niveau d’expérience. A part à quelques passages où on ne peut pas faire telle ou telle action si notre score n’est pas suffisant dans une capacité, l’influence de ces stats reste assez floue pour moi. J’ai cru comprendre qu’il y avait un système similaire au jet de dés pour déterminer la réussite ou l’échec d’une action mais soit j’ai tout réussi soit je n’ai pas vu la différence.
La sensation de mouvement m’a parue relativement lourde et sert plus de liaison que de cœur de gameplay. Pour l’aspect détective, on a droit à un dérivé de la vision de détective des Batman Arkham que l’on déclenche sur une scène de crime et où il faut retrouver tous les éléments afin de la reconstituer.
Sensations

Lorsqu’on est dans l’univers de Lovecraft on s’attend toujours à un mélange entre fantastique et horreur, en particulier pour tout ce qui touche au mythe de Cthulhu. L’horreur est ici plus présente dans les ambiances et les scènes présentées que dans le gameplay. A part les passages avec le Poursuivant, le reste du jeu n’engendre pas de tension outre mesure mais plutôt une impression dérangeante que quelque chose ne tourne pas rond sur cette île.
La plongée dans la folie, qui nous est promise à chaque fois que l’on lance le jeu, reste assez légère. On a bien des afflictions mentales, qui s’accumulent avec la progression mais je n’ai pas tellement sentit leur influence (à part peut-être la peur du noir). Et c’est assez dommage, j’aurais vraiment apprécié que la folie soit plus poussée au point où on confond rêve et réalité en tant que joueur et pas seulement le personnage.
Au final, bien que l’ambiance soit très réussie, les sensations ne sont pas extraordinaires. On passe beaucoup de temps à écouter des gens parler, parfois sans autre intérêt que de gonfler le background de l’histoire. Le jeu avait pourtant le potentiel pour nous happer et nous tenir en haleine mais je trouve qu’il souffre d’un problème de rythme où la narration ne colle pas si bien au gameplay.
Conclusion
The Call of Cthulhu est un jeu intéressant pour les fans de l’univers de Lovecraft et de Cthulhu, car l’ambiance y est très bien retranscrite et la narration bien travaillée. Malheureusement le gameplay n’est pas aussi prenant, avec un jeu très bavard et des mécaniques aux influences peu visibles.
Si l’univers vous attire, faites-le pour l’histoire mais n’en attendez juste pas trop du gameplay !
Heures de jeu au moment de l’écriture : 7h


